Handicap go home (soon)

Publié le par Perrine

Handicap’s back : c’est décidé le pays des frites sera mon Arche de Noé…

 

Hier, sortie avec des collègues, c’était pour leur faire plaisir car c’est ma dernière semaine (enfin j’aime bien passer du temps avec eux, mais je sais par avance que je vais rester coite all night long comme dirait Lionel). Ils avaient des collègues de Belgrade en visite et allaient boire un verre… Sans surprise, je me galère à essayer de comprendre la conversation et là miracle, les collègues en question me parlent anglais, ils y vont du classique triptyque d’entrée en matière « d’où viens-tu, combien de temps restes-tu, tu te plais ici ? », je réponds comme il faut et là « may I tell you a joke about english and french people ? », il en mourrait d’envie, alors je l’ai laissé raconter sa blague, apparemment on dit « Yellow » au lieu de Allo quand on décroche un téléphone en anglais… Handicap is back les jeunes, be careful, planquez vous dans les caves avec des bouteilles de Bordeaux et des dictionnaires Collins et ressortons dignes. Déclenchons un plan national, inclus dans le programme des présidentielles, pour que tous les Français apprennent à indiquer un hôtel, une rue, un restaurant en anglais, car les étrangers (mes camarades serbes en question étaient venus plusieurs fois en France) n’en peuvent plus de nous apparemment. Moi je vais sortir mon Joker et dire que je suis Belge, comme en Roumanie quand je voulais plus me faire insulter après le référendum, ce sera d’autant plus facile en habitant à Bruxelles. Les marmottes bobos quittent le navire.

 

Missings

 

Bon maintenant je plombe l’ambiance, assez rigolé. Hier c’était le jour de commémoration des personnes disparues pendant la guerre (ceux dont malheureusement, on ne connaît que trop bien le sort, mais que l’on a pas retrouvés et donc les familles ne peuvent pas faire leur deuil), sous un temps de circonstance, pluie battante et nuages noirs, que du bonheur. Pristina sous la pluie, c’est juste pas drôle. Peut-être un entraînement pour Bruxelles ? Bref, ce jour est l’occasion de défilés des familles avec des portraits de leurs parents manquants, je ne l’ai vu qu’à la télévision ce soir, car je ne savais pas que c’était aujourd’hui (ici c’est hyper banal, donc personne ne me l’a signalé au bureau), mais c’était déjà franchement émouvant.

 

Friday wear 

 

 

J’avais oublié de vous raconter mon dernier vendredi, en compagnie de mes camarades froggy. D’habitude, je suis au bureau, mais là j’avais pris un congé stagiaire (again, mais enfin on n’est pas payés). Les Albanais sont majoritairement musulmans (il y a une petite minorité catholique) et du coup le vendredi (jour saint), Pristina héberge une activité toute particulière et une ferveur vraiment prenante. Les trois petites mosquées de la vieille ville étaient emplies de fidèles, on est passés devant pile à 13h, à l’heure de la prière, qui résonnait dans les rues. Ces mosquées sont sans doute trop petites, car il y avait plein de gens qui priaient devant et dans les jardins aussi.

 

 

 

Le marché à côté débordait d’activité aussi, il était bondé, j’ai acheté une petite cafetière turque et j’en ai fait tout le week-end (mais j’en ai raté beaucoup, car c’est une savante alchimie café-eau-sucre et il faut trouver le bon dosage). C’était super de découvrir qu’il y avait autant d’activité le vendredi, une bonne surprise pour un petit rat de bureau, comme quoi si le travail c’est la santé, ne pas y aller, c’est découvrir des cool trucs.

 

 

 

Et en parlant d’Islam, j’ai lu aujourd’hui que le camp américain du Kosovo avait sans doute servi de « petit Guantanamo », la menace islamiste pesant fort sur les Balkans d’après les Etasuniens (crainte qui est fondée sur une mutation d’un Islam de tradition balkanique pour un Islam moins modéré voire radical et par une influence accrue du wahhabisme dans la région, notamment à la ferveur de la guerre et des opportunités de reconstruction). Voilà pour la minute culture G. Apparemment les US ont aussi profité du bordel dans la gouvernance du Kosovo pour y installer la plus grande base militaire des Balkans.

 

 

 

Mort au PINU

 

Vendredi, demain, je fais un repas français de départ. J’ai résolu mon dilemme, deux mois n’étaient pas de trop pour y penser et je sors finalement mon gratin dauphinois sans gruyère des familles. Je vais le faire dans mon four avec des plats que Sabine me prête et je les ferai réchauffer au boulot. J’espère que ça va passer avec le Kashkaval local au lieu du fromage à trous rapé….

 

 

 

Publié dans Ma vraie vie au Kosovo

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article